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Les jardins du fort d'Amber, Inde

  • Mathieu BOUDET
  • 10 avr. 2017
  • 3 min de lecture

Le fort d'Amber


Le fort d’Amber est situé à 11km au nord de la ville de Jaipur, la ville rose Indienne. Il fut construit par la dynastie Rajput aux alentours de 1592. Entièrement constitué de grès jaune et rosé, ainsi que de marbre, il domine la plaine et les vallées arides en contrebas, et s’inscrit dans un réseau de fortification et murailles parcourant les montagnes avoisinantes.

A ses pieds, le lac Maota constituait la seule et unique réserve d’eau du palace. L’eau était acheminée par un système en 4 niveaux permettant de monter l’eau jusqu’aux quartiers privés des maharajas, 165m plus haut. La première structure, située sur le lac, fut agrémentée d’un jardin d’inspiration moghol et perse, sur 3 niveaux. Il fait partie de l’ensemble de 3 jardins similaires inclus dans le fort et le palace d’Amber.


Origine des jardins


Trois jardins sont répartis dans l’ensemble du site de la forteresse. En plus de celui recouvrant la structure d’irrigation, les deux autres, plus modestes sont respectivement situés dans les appartements du maharaja et dans la salle des plaisirs (ou Sukh Niwas). Ces jardins avaient plusieurs usages :


  • Tout d’abords l’aspect esthétique était plus que primordial. Placés dans des endroits stratégiques, ils permettaient aux maharajas d’admirer leurs richesses et également de les montrer aux visiteurs.

  • Alliés à des tentures et voiles humidifiés et parfumés, ils rafraichissaient l’air chaud du Rajasthan. Le système d’irrigation permettait également de maintenir une température soutenable grâce à des petits canaux circulants au cœur de la végétation, typiquement dans l’esprit d’une organisation perse.

  • Enfin, chacun était planté d’espèces et variétés de plantes nobles, rares et utilisées dans la culture indienne. Le safran était notamment surreprésenté.


Organisation


Les jardins du Fort d’Amber s’inspirent de deux courants de paysagisme, à savoir les jardins moghols et les jardins perses, via trois choix esthétiques notables :


  • La maçonnerie qui parcourt les plantations est constituée de murets bas ayant le rôle utile de séparer les différents types de plantations. Toutefois, leurs positions permettent à la fois de créer les lignes directrices des jardins en surlignant les allées, et de construire un système de géométrie constitué d’étoiles, rectangles etc. L’usage de ces murets est une caractéristique principale de l’organisation moghole. Combiné à la culture de safran, le nom de Kyaris Kesar pour ces jardins est alors justifié (Kyaris signifiant Forme d’étoile et kesar signifiant safran).

  • L’inspiration perse vient plutôt de l’usage de l’eau et d’un réseau de petits canaux parcourant le jardin. Dans le cas de ceux du Fort d’Amber, ces canaux sont placés de manière centrale et surtout présents dans celui placé au dessus du réservoir. La proximité de l’eau à notamment permis de complexifier le système grâce a des cascades et sculptures plus élaborées. On retrouve cette organisation à Dehli, dans les jardins du mausolée d’Humayun.

  • Jardins perses et moghol font usage de la symétrie axiale, organisée autour d’une entrée principale et d’une allée centrale. C’est une organisation que l’on retrouve plus classiquement dans les jardins à la française. Dans ce cas ci, les petites haies de buis et autres persistants sont remplacées par de la petite maçonnerie mais conserve le même rôle : créer de la dynamique via la géométrie et séparer les différents massifs.


Perspective et conservation


Les jardins du fort d’Amber sont conservés notamment grâce au classement à l’Unesco de l’ensemble du site. Cela permet de préserver leurs formes et conception d’origine tout en assurant un entretien et des restaurations correctes. Le jardin inférieur, situé sur le lac est particulièrement concerné car du fait des variations du niveau de l’eau et de sa position particulière, les murs de soutènement et la périphérie du jardin sont soumis à l’érosion. Cela se manifeste alors par des fissures et éboulements rendant dangereux les cheminements périphériques. Toutefois, le jardin n’est pas fermé au public ; son positionnement excentré limite le nombre de visiteurs, la plupart étant concentré sur l’ascension vers le Fort d’Amber.


Les deux autres jardins, beaucoup plus simples, sont plus faciles d’entretien. Toutefois, il est à déplorer que ceux-ci ne présentent que deux variétés de plante là où les jardins originaux en présentaient une dizaine. Le jardin en contrebas tente de rattraper cette erreur en organisant euphorbes, rosiers et autres fleurs au sein des Kyaris.





(Pour en savoir plus sur le mécanisme d’ascenseur à eau :

https://curatorhall.wordpress.com/2015/12/09/water-lifting-system-persian-influence-in-amber-fort-jaipur/)


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